Les sociétés occidentales sont confrontées à une crise du sens devant l’affaiblissement des repères traditionnels représentés par les systèmes confessionnels, familiaux et idéologiques. Devant cette difficulté existentielle, le travail s’arroge une place importante, voire parfois centrale, dans la définition identitaire de l’individu.
La carrière peut ainsi devenir un facteur structurant de la vie et un élément fondateur de sa finalité à travers une recherche de l’excellence et de la performance.
L’activité professionnelle de l’individu se déploie dans un environnement économique caractérisé par une complexité, une compétitivité et une précarisation accrues. Le monde de l’entreprise est ainsi traversé par des mutations importantes (globalisation, restructurations, accélération des nouvelles technologies, raccourcissement des cycles d’investissement, etc.) qui modifient la relation au travail et le rôle des acteurs de l’entreprise, ce qui a des répercussions importantes sur leurs attitudes et leurs comportements.
Au-delà d’exigences d’ordre technique, l’individu est aussi de plus en plus sollicité, dans des compétences de nature relationnelle et émotionnelle pour lesquelles il n’est pas nécessairement préparé et qui sont néanmoins indispensables à la création de valeur ajoutée. Cette complexification de l’environnement pose des questions plus pressantes sur le développement de la personne dans le champ professionnel et la recherche de sens dans son action. Il est important, pour chacun, de développer ses compétences et son potentiel tout en échappant à la tentation de la symbiose avec l’entreprise, de maintenir un équilibre entre être et faire, d’affirmer son individualité tout en adhérant à une vision stratégique partagée avec son organisation. Le processus d’accompagnement par le coaching tente d’apporter quelques réponses dans cette recherche.
Le coaching se développe de façon significative en France depuis une vingtaine d’années. Inspiré des pratiques propres au domaine sportif, il pénètre progressivement le monde de l’entreprise confronté à des enjeux similaires en termes de compétition, de recherche de l’excellence et d’amélioration des performances.
Il s’inscrit comme un processus d’accompagnement destiné à favoriser un environnement de croissance et d’optimisation du potentiel de la personne ou d’un groupe de personnes dans le respect de leur intégrité.
La situation de coaching crée un espace où l’individu peut, dans le cadre d’une relation intersubjective spécifique et à travers un partenariat stimulant, optimiser ses atouts, évacuer des obstacles à son développement, faire émerger ou acquérir de nouvelles compétences et savoirs, et mettre en œuvre un plan d’amélioration de sa performance.
Le coaching instaure une rencontre particulière entre des individus fondée sur le savoir-être et le savoir-faire pour promouvoir et orienter les ressources du coaché vers une plus grande efficacité. Le cadre de cette rencontre s’étaie sur un vaste champ nécessairement pluridisciplinaire combinant théorie et pratique des sciences humaines et du monde économique. L’intervention de coaching est scandée par une stratégie d’action, qui est portée par une méthode et des outils, et qui prend appui sur la demande du client et les attentes qui en découlent.
À travers une sorte de maïeutique, coach et client se retrouvent dans un espace d’élaboration et de coconstruction de solutions pour dégager une cohérence et une finalité à une action.
Les coachs de Pluralis s’inscrivent dans une perspective de pluralisme théorique qui cherche à éviter à la fois un dogmatisme réducteur centré sur un seul système, mais aussi les dangers d’un éclectisme désordonné.
Le terme, générique, recouvre un champ en expansion rapide, associant un nombre important de pratiques hétérogènes et variées dans les champs sportif, professionnel et personnel. L’accent est mis à Pluralis sur le coaching qui se déploie dans un cadre professionnel, mais certains collègues proposent des coachings de vie.
Relation d’aide dans le milieu de l’entreprise, il emprunte des concepts, des méthodes et des outils tant aux théories du management et des organisations qu’au vaste champ philosophique et psychothérapeutique, dans une pratique qui nous semble bien circonscrite.
Les vingt dernières années ont vu une augmentation très importante de la notoriété et de la pénétration du coaching dans le monde de l’entreprise. La taille du marché et les besoins auxquels il répond suggèrent qu’il s’agit d’un phénomène durable qui a vocation à s’imposer naturellement comme un outil de stimulation des compétences et d’amélioration de la performance à côté d’autres activités plus traditionnelles que sont le conseil ou la formation. Ce marché, encore relativement jeune, reste exposé aux inévitables excès, voire dérives de tout secteur en phase de croissance rapide, qui prennent un relief particulier étant donné les problématiques humaines qui s’y expriment. La sophistication croissante des acheteurs, portée par une transparence grandissante du marché, est néanmoins un puissant facteur de professionnalisation des pratiques. L’apparente faiblesse des barrières à l’entrée dans le métier de coach est contredite par la richesse du champ d’étude et de pratique qui emprunte aux théories des organisations comme à l’univers des sciences humaines et par la complexité des enjeux qui se déploient dans les systèmes d’interaction entre le coaché et son environnement et celui entre le coach et le coaché. Afin de « métaboliser » et d’ordonner la masse d’informations recueillie, le coach doit déployer un savoir-faire, fondé sur des théories et des outils ; ce processus aide ainsi à l’émergence d’une cohérence dans des choix d’action. Puis, fort de ce savoir-faire, il doit l’oublier, se libérer de la compulsion de dire ou de faire pour écouter l’autre et lui laisser l’espace pour expérimenter et se développer. Il lui faut ainsi apprendre pour pouvoir mieux oublier, se taire et exprimer plus simplement un savoir-être largement constitutif de l’alliance.
Le coaching est un voyage dont toutes les étapes sont intéressantes et en particulier les dernières. Derrière l’objectif initial et explicite d’une amélioration des performances se cachent souvent des préoccupations qui touchent à la finalité de l’action du coaché, qui vont émerger progressivement dans le coaching. La place centrale du travail dans la quête identitaire de la personne fait souvent de l’activité professionnelle un lieu d’enjeux forts où la question de la réalisation de soi se pose de façon aiguë. Cette recherche de sens est essentielle dans le coaching puisqu’elle est un facteur d’harmonisation et d’alignement des croyances et des valeurs du coaché qui, en retour, a un impact favorable sur sa performance. Elle est aussi un facteur de puissance en ce qu’elle lui donne des raisons d’enclencher une dynamique d’ajustement ou de changement plus structurel qui, autrement, se heurterait à des inerties considérables. Cette évolution, instaurée à partir d’une rencontre inédite, est fondée sur un savoir-faire et un savoir-être, une coconstruction et la croyance stimulante en l’autre qui, de façon initialement insoupçonnée, donne au coaché la tentation de devenir ce qu’il est en puissance.
Pour aller plus loin :
Amar, P., & Angel, P. (2017). Le coaching : « Que sais-je ? » n° 3724 (6e éd.). Collection Que sais-je ? — PUF